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« Emlék Magyarországról. / Bons souvenirs de Hongrie. »,

dispositifs photographiques et sonores (12 tirages argentiques couleurs, 12 walkmans & mini diffuseurs, enregistrements sonores sur cassettes audio, films nylons transparents), Cluj (Ro.), 2005 - Orléans, mai 2006.
Sylvie KÚN-MOREAU


Le mouvement circulaire – 45 tours par minute - crée une distorsion visuelle qui diminue plus on s’éloigne du centre. Les photographies de ces 12 dispositifs laissent identifier, dans leurs parties latérales, les bords d’une platine vinyle alors que le centre de l’image, plus énigmatique, implique une « rupture » plus ou moins grande, selon le choix de la prise de vue, dans la compréhension de l’image.

Le son auquel fait allusion cette marge visuelle est présent dans les dispositifs avec tous les grésillements, parasites et brouillages qu’elle laisse envisager. Sa restitution se fait par un léger décalage matériel (et presque temporel) avec le choix d’une technique légère et quasi surannée (les petits walkmans associés à de petites baffes portatives). Les quelques minutes de ces 45 tours sont transformées en une répétition en boucle de la mélodie sur la cassette audio ; moyen pour tenter d’étirer « à l’infini » ces très courts instants de passage du disque vinyle sur la platine et les transférer dans ces dispositifs autant sonores que visuels.

Les vinyles que l’on imagine au centre de la platine sur les photographies laissent entrevoir des images indistinctes, mais cependant plus ou moins reconnaissables, images de paysages, d’architectures, de monuments et autres « clichés » au lieu de simples disques noirs. C’est à partir d’objets hybrides - cartes postales sonores (45 tours à poster) – à la fois clichés touristiques visuels et sonores d’une Hongrie d’un temps révolu que la superposition de strates (de natures différentes) se met en place.

L’objet de départ est un concentré de clichés mais aussi un foisonnement de références qui accumulées s’entrechoquent : véritables cartes postales sur lesquelles on pouvait transmettre ses « bons souvenirs de Hongrie », elles étaient une juxtaposition de clichés sonores, visuels et textuels, auxquels s’ajoutait l’acte même du touriste. Cette superposition d’éléments tous trop connus chacun dans son domaine, une fois rassemblés – matériellement sur le carton de la carte postale sonore –, atteint une concentration toute surprenante ! Cette incroyable accumulation de clichés de la carte postale - 45 tours amène à une certaine désorientation que les dispositifs ont voulu pousser encore…

Les dispositifs suspendent cette stratification tout en la creusant, l’éparpillant dans l’espace tout en rejouant de manière plus serrée ces rapports du sonore et du visuel. L’un et l’autre contiennent ici des indices qui les font se répondre tant du point de vue du sens (platine vinyle / désuétude du type d’enregistrement, par exemple) que de la forme (imprécision énigmatique d’éléments de l’image / confusion du sonore, par exemple).

Trouble et confusion sont recherchés d’un point de vue visuel en s’attachant à conserver au moins – mais seulement - quelques indices référents, multipliant ainsi les possibles en rendant la lecture moins directe. Du point de vue sonore la juxtaposition dans l’espace est une difficulté volontaire afin de donner à ces mélodies trop connues une autre dimension. Leurs « décollements » des objets visuels auxquels elles appartenaient initialement agissent aussi par la quasi superposition de ces musiques qu’il est nécessaire d’isoler (pour les entendre comme telles) tant par un mouvement très rapproché vers leurs sources (et les photographies qui vont avec elles) que par une certaine concentration mentale. La référence musicale est là mais tout aussi « floutée » que le cliché de la carte postale également disque et saisie dans ce mouvement inattendu.

Ainsi, les 11 dispositifs de la salle sont à la fois indépendants et inscrits dans une même installation. Le 12ème, isolé à l’extérieur, joue en contre-pied de ce fourmillement, comme « annonce » et résonnance à contrario.
Sy. K-M

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